Grignotage : comprendre, déculpabiliser et retrouver l’équilibre

Anne-Laure Sanjullian

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Le grignotage est souvent perçu comme une "mauvaise habitude" qu’il faudrait absolument bannir. Pourtant, il est rarement le fruit du hasard. Derrière une main qui se tend vers le paquet de biscuits se cache bien souvent un besoin insatisfait, qu’il soit physique ou émotionnel.
Et si, au lieu de le combattre avec culpabilité, on cherchait à le comprendre ?

Pourquoi grignote-t-on ?

Le grignotage peut avoir plusieurs origines, parfois combinées :

  1. La faim physiologique

    • Repas insuffisants ou mal équilibrés → le corps réclame rapidement de l’énergie.

    • Saute-mouton des repas → la faim s’accumule et pousse à compenser.

  2. Les émotions

    • Stress, ennui, fatigue, tristesse, colère…

    • Manger devient alors un moyen de se réconforter, de se distraire ou de se récompenser.

  3. Les habitudes et l’environnement

    • Télévision + tablette de chocolat = association répétée → automatisme.

    • Placards remplis de snacks visibles → tentation constante.

  4. Les restrictions alimentaires

    • Les régimes stricts créent une privation qui, tôt ou tard, entraîne un craquage.

    • Plus on s’interdit un aliment, plus il devient attractif.

Les effets du grignotage non régulé

Grignoter de temps en temps n’a rien de dramatique. Mais lorsque cela devient très fréquent, on peut observer :

  • Une perturbation des signaux de faim et de satiété.

  • Une consommation calorique plus élevée que les besoins réels.

  • Un cercle vicieux culpabilité → restriction → craquage.

  • Une perte de plaisir de manger pendant les repas.

Comment mieux vivre avec le grignotage (sans se frustrer)

  1. Réévaluer ses repas

    • S’assurer qu’ils sont complets : protéines, glucides, fibres, matières grasses de qualité.

    • Éviter de "manger léger" si cela signifie "manger insuffisamment".

  2. Accueillir ses émotions

    • Identifier ce que l’on ressent avant de manger.

    • Se demander : Ai-je faim ou ai-je besoin d’autre chose ?

    • Trouver des alternatives réconfortantes (respiration, appel à un proche, pause musicale).

  3. Déstresser la collation

    • Si on a faim entre les repas, une collation équilibrée (fruit + oléagineux, yaourt, tartine complète) est préférable à un grignotage improvisé.

    • Manger en pleine conscience, même pour un snack, aide à éviter le "manger sans s’en rendre compte".

  4. Changer l’environnement

    • Ranger les aliments "plaisir" hors de vue pour éviter l’automatisme.

    • Mettre en évidence des options nourrissantes et rassasiantes.

  5. Oser le plaisir

    • S’autoriser à manger ses aliments préférés sans attendre d’être "à bout".

    • Le plaisir anticipé et assumé coupe court aux compulsions.

Conclusion : et si on réconciliait grignotage et bien-être ?

Le grignotage n’est pas forcément l’ennemi à abattre. Il devient problématique lorsqu’il répond systématiquement à autre chose qu’à la faim, ou qu’il s’installe comme unique réponse à nos émotions.
En écoutant ses besoins, en rééquilibrant ses repas et en se libérant de la culpabilité, on peut transformer cette habitude en un geste ponctuel, choisi, et même… savouré.