La dysmorphophobie : quand l’image du corps devient une obsession
Anne-Laure Sanjullian
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Nous avons tous, un jour ou l’autre, été gênés par une imperfection ou un détail de notre apparence. Mais chez certaines personnes, cette préoccupation prend une ampleur démesurée, au point d’impacter leur vie quotidienne et leur bien-être. C’est ce que l’on appelle la dysmorphophobie, ou trouble dysmorphique corporel.
1. Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?
La dysmorphophobie est un trouble psychologique caractérisé par une préoccupation excessive et persistante pour un défaut physique, réel ou imaginaire.
La personne atteinte est convaincue d’avoir une anomalie, souvent perçue comme très visible, alors que pour les autres ce détail est insignifiant, voire inexistant.
2. Comment se manifeste-t-elle ?
Les symptômes varient, mais on retrouve souvent :
Pensées envahissantes liées à une partie du corps (peau, nez, cheveux, silhouette, dents…).
Comportements répétitifs : se regarder dans le miroir, se comparer aux autres, camoufler la zone jugée « anormale » (maquillage, vêtements).
Évitement social : peur du jugement, isolement, refus d’être pris en photo.
Souffrance psychologique importante : anxiété, honte, dévalorisation de soi.
Parfois, recours excessif à des chirurgies ou soins esthétiques, sans satisfaction durable.
3. Quelles conséquences sur la vie quotidienne ?
La dysmorphophobie n’est pas une simple insatisfaction corporelle. Elle peut avoir des répercussions majeures :
Isolement social (refus de sortir, d’aller à l’école, au travail ou à des événements).
Baisse de l’estime de soi, sentiment d’être « anormal ».
Troubles alimentaires pouvant accompagner la peur de prendre du poids ou de « mal paraître ».
Risque accru de dépression, anxiété sévère, voire idées suicidaires.
4. Quelles sont les causes ?
La dysmorphophobie est un trouble complexe, lié à plusieurs facteurs :
Facteurs psychologiques : faible estime de soi, perfectionnisme, anxiété.
Influence sociale et culturelle : pression des normes de beauté, comparaison constante, rôle des réseaux sociaux.
Facteurs familiaux : remarques répétées sur l’apparence, antécédents de troubles psychiques.
Facteurs neurobiologiques : certains dérèglements cérébraux ou hormonaux pourraient aussi intervenir.
5. Comment la traiter ?
La dysmorphophobie nécessite une prise en charge psychologique adaptée.
Thérapies cognitives et comportementales (TCC) : elles aident à identifier les pensées déformées et à développer une image corporelle plus réaliste.
Thérapies d’acceptation et de pleine conscience : pour se reconnecter à son corps avec plus de bienveillance.
Traitement médicamenteux (dans certains cas) : antidépresseurs, notamment les ISRS, peuvent être prescrits.
Soutien familial et social : compréhension, écoute et absence de jugements sont essentiels.
6. Comment aider une personne concernée ?
Ne pas minimiser sa souffrance (« tu exagères », « tu es très bien comme tu es »).
L’encourager à parler de son mal-être et à consulter un professionnel.
Éviter les critiques sur l’apparence, même « légères » ou « humoristiques ».
Favoriser un environnement bienveillant, centré sur les qualités et les forces de la personne.
Conclusion
La dysmorphophobie est un trouble encore peu connu, mais qui peut profondément perturber la vie de ceux qui en souffrent. Plus qu’une simple insatisfaction corporelle, elle traduit une réelle souffrance psychologique.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec un accompagnement adapté, il est possible de retrouver une relation plus apaisée avec son corps et de reprendre confiance en soi.
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